Pour apprendre à mon chien un comportement, je peux soit le motiver à réaliser une action, soit lui apprendre à éviter un comportement pour éviter un désagrément. Et toutes les techniques d’éducation existantes résument à se situer plus ou moins dans l’un de ces deux procédés. C’est pourquoi il est important de comprendre que tout est une question de (bon) dosage et d’adaptabilité constante et permanente.
Sans dire que la méthode traditionnelle vient en opposition à la méthode positive, je dirais que c’est une approche différente, et qui, parfois, se base sur une vision du chien plutôt obsolète, et je vous expliquerai pour quelles raisons dans le point suivant.
Par ailleurs, l’éducation traditionnelle, pour généraliser, est souvent basée des concepts d’évitements et de contraintes (souvenez-vous de l’exemple du passage piétons) alors que la méthode positive va davantage mettre l’accent sur la coopération entre un maître et son chien.
La méthode traditionnelle, qu’est ce c’est :
La méthode traditionnelle se base souvent une vision du chien controversée, à savoir le chien “chef de meute”. Selon cette approche, le chien est un animal descendant du Loup, vivant en groupe, s’organisant en hiérarchie établie et géré par un dominant / chef de meute. Cette approche met en avant une relation dominant / soumis du chien avec son groupe qu’il soit canin ou humain. Ainsi, pour les éducateurs prônant cette vision du chien, beaucoup de comportements gênants sont causés et s’expliquent par le fait que le chien se considère comme le dominant de son groupe et cela lui confère ainsi certaines libertés, comme sauter sur les gens pour les accueillir de façon à montrer qu’il est le gestionnaire de son groupe, voler à table afin d’indiquer qu’il est en possession de la ressource nourriture, etc.
Le principal reproche de cette méthode repose sur deux points : Tout d’abord, aucune étude ne valide le principe d’une hiérarchie existante entre l’Humain et le Chien. De plus, se reposer sur cette théorie d’une hiérarchie interspécifique (entre deux espèces) incite à comprendre le chien à travers une dualité avec son maître, ce qui a pour conséquence direct la validation de techniques éducatives parfois violentes et stressantes pour l’animal (soumission, plaquage au sol, étranglement, etc.)
En résumé, la méthode traditionnelle, considérant le chien comme un animal à soumettre, est parfois assimilée à une méthode ancienne qui n’a pas plus lieu d’être aujourd’hui. En effet, penser que le chien fonctionne selon un modèle hiérarchique amène à trouver des techniques en accord avec cette vision. Pourtant en éducation canine, il y a une règle importante qui est de faire les bonnes actions pour les bonnes raisons ! Je ne dis pas que toutes les techniques éducatives de ces éducateurs canins sont fondamentalement mauvaises, mais elles sont toutes basées sur une vision erronée du chien et de son fonctionnement et donc potentiellement inadaptées.
La méthode positive : une éducation sans contraintes ?
Tout comme il y a de nombreux préjugés sur l’éducation traditionnelle (fondés ou non), l’éducation positive n’est pas non plus épargnée par une montagne d’idées reçues à son sujet.
Et il s’avère que l’idée que l’éducation positive sous entende aucune contrainte fait partie des idées reçues les plus ancrées.
Chez Nature de Chien, on considère que, quelque soit la méthode utilisée, il est indispensable d’imposer un certain cadre au chien, dès son arrivée dans sa famille d’adoption. Et imposer un cadre ne veut pas dire soumettre le chien, ni le contraindre.
Au contraire, imposer un cadre et fixer des limites dès le début permet de sécuriser le chien, et surtout lui faire comprendre qu’en tant que maître, nous sommes là pour le guider et l’accompagner vers ce qui sera bon pour lui et pour sa bonne intégration dans son groupe social, à savoir vous et votre famille.
On ne parle ainsi donc aucunement de dominant / dominé mais plutôt de deux individus (maître et chien), respectant certaines règles de vie afin de trouver un équilibre harmonieux dans leur relation.
Et cela ne sous entendu absolument pas qu’il n’y ait aucune limite, au contraire. Les limites seront d’ailleurs mises en place avant même que le problème ne surgisse afin de prévenir et anticiper les mauvais comportements plutôt que de les pointer du doigt.
Je vous donne un exemple très concret pour que vous puissiez comprendre l’importance de poser un cadre :
Mon chien vole de la nourriture, si je respecte l’idée reçue de l’éducation positive et que je ne pose aucune limite à mon chien, cela signifie que je le laisse faire, le regarde faire, et que dès qu’il s’arrête je le récompense. C’est insensé n’est-ce pas ? Et bien c’est pourtant ce que beaucoup de personnes “anti éducation positive” pensent, et c’est bien dommage.
Pour régler ce problème de vol de nourriture par exemple, on mettra alors en place des règles de vie à la maison, on gérera l’espace du chien et on l’invitera à se rendre au panier lorsque les maîtres seront à table, on instaurera des ordres de renoncement, d’interdit et de retour au calme, etc.
L’idée sera donc, non pas de ne jamais contraindre, mais de toujours faire en sorte de prévenir les mauvaises comportements et les mauvaises habitudes afin que le chien apprenne un autre schéma d’action, sans passer par de la violence, de l’humiliation ou de la soumission.
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